Deuxième partie : origines et facteurs déclencheurs

Avant d’évoquer les solutions pour se débarrasser des tendinites, il faut définir le sujet dont on va parler.

Qu’est ce qu’un tendon ?

Le tendon est une cordelette de tissu fibreux, très résistant à la traction (donc peu élastique), reliant l’extrémité d’un muscle avec un os. Son rôle est de transmettre à un segment osseux les efforts mécaniques produits par le muscle, et ainsi créer le mouvement.

Le tendon d’Achille qui assure l’insertion des mollets sur le talon (calcanéum) est le tendon le plus résistant du corps humain. Lors d’un footing, ce tendon doit encaisser des forces de 6 à 10 fois le poids de corps, soit jusqu’à 600 kg à chaque foulée pour un coureur de 60 kg.

Qu’est ce qu’une tendinite ?

Une tendinite (une tendinopathie devraient-ont dire) est une inflammation du tendon ou de la gaine qui le protège. En effet, ces tissus étant mal irrigués par le sang, de nombreux déchets produits à l’effort peuvent s’y accumuler. On a coutume de dire qu’ils sont le « cul de sac  » de l’organisme. Des cristaux se forment et érodent les fibres de collagène qui le composent.

Les mécanismes de défense de l’organisme se mettent alors en alerte, pour tenter d’éliminer les fibres endommagées et pour les remplacer par de nouvelles.

Comme il y a une destruction des fibres, la tendinopathie est parfois plus décrit comme un processus dégénératif que comme une inflammation.

Quels sont les facteurs déclencheurs ?

Bien sûr, il y a de nombreux facteurs qui vont provoquer l’apparition des tendinites. Nous aurons l’occasion d’en reparler, car il faudra agir sur chacun de ces points pour faire disparaître l’inflammation.

Nous pouvons déjà citer :

• la déshydratation
• des chaussures inadaptées
• la charge d’entraînement mal contrôlée
• le surpoids
• un déséquilibre musculaire
• une mauvaise technique de course

Comment cela se manifeste t-il ?

Aux premiers stades de la tendinopathie, la douleur apparaît au fil de l’effort, et disparaît ensuite rapidement avec le repos.

Puis le tendon devient est raide et douloureux le matin au lever. La douleur a tendance à disparaître après quelques minutes de footing, mais peut réapparaitre au cours d’une activité intense.

Et si l’on ne fait rien, la douleur vous accompagnera toute la journée.

A ce stade, le tendon d’Achille est très sensible à la palpation. Le simple contact est parfois même insupportable.

A l’examen visuel, le tendon est souvent rouge et parfois épaissis.

Les différents types de tendinites d’Achille

Il existe différents type de tendinites suivant la zone qui est lésée.

Les tendinopathies concernent les lésions au sein même des fibres tendineuses.

Les bursites concernent l’inflammation de la bourse séreuse qui entoure et protège le tendon des agressions (nommés également paratendinopathie).

La prise en charge

La prise en charge sera différente en fonction de l’ancienneté de la douleur.

> S’il s’agit d’une douleur récente (quelques jours à quelques semaines), alors nous allons voir plus loin quelles actions mettre en place afin de la faire disparaître.

> Si cela est installé depuis des semaines ou des mois, il serait temps d’aller consulter un médecin du sport afin qu’il détermine le type de lésion.

Il éliminera l’éventualité d’une épine calcanéenne ou d’un autre conflit osseux, d’une rupture partielle des fibres, etc.

Après une radio ou une échographie de contrôle, il vous prescrira généralement des séances chez le kinésithérapeute : c’est une bonne chose.

Il vous prescrira aussi des anti-inflammatoires. Et bien c’est une mauvaise idée !! L’inflammation est une réaction de protection et de réparation des tissus ! En vous contentant d’éteindre le signal d’alarme, vous risquez de continuer à dégrader les tissus sans vous soucier de la cause réelle du problème !

Même les anti-inflammatoires non stéroïdiens (les AINS) sont inefficaces dans la plupart des cas et seraient même accusés d’aggraver la pathologie.

Quand aux infiltrations de corticoïde, c’est à oublier. Ce geste accélère la dégénérescence des tendons et augmente très significativement le risque de rupture du tendon !

On a coutume de dire qu’en appliquant de la glace sur une lésion on ne risque pas de se tromper. C’est vrai immédiatement après un traumatisme (claquage, entorse), car au moins on évite l’hématome.

Mais dans le cas d’une tendinite, l’application de froid n’est pas une bonne idée non plus ! Le froid va diminuer l’irrigation (le tendon est déjà peu irrigué, et c’est justement ça son problème !). Et donc l’évacuation des déchets et l’apport du « matériel » cellulaire nécessaire à la réparation sera freiné. C’est ballot.

 

Du repos alors ?

NON, pas de repos. Je ne connais AUCUN athlète qui a solutionné ses problèmes de tendinites en arrêtant totalement de courir. En revanche, j’en connais quelque uns qui ont tenu à respecter cette prescription médicale plusieurs mois, et à leur reprise ? ………. La tendinite était toujours là !

 

Maintenant que nous avons vu les choses à ne pas faire, voyons maintenant les bonnes pratiques à adopter J

Il faut certes adapter la pratique sportive momentanément, mais le tendon doit continuer à fonctionner pour rester irrigué. En parallèle, il faut mettre en place une stratégie pour solutionner le problème.

Comme la survenue d’une tendinopathie est multifactorielle, agir sur plusieurs leviers est la méthode la plus efficace.

Dans la troisième partie de ce dossier, nous allons donc lister les différents points à vérifier afin d’éliminer un à un les facteurs responsables des troubles.

 

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Billet 1/5 : Été 1988

Billet 3/5 : les soins

Billet 4/5 : le terrain (pas celui auquel vous pensez…)

Billet 5/5 : la prévention

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