Se préparer à la Diagonale des Fous [vidéo]


Voici la transcription texte de la vidéo

 » Bonjour c’est sylvain et bienvenue dans cette nouvelle vidéo. Aujourd’hui nous allons parler d’ultra-trail et pour ça j’ai un invité qui a plein de choses à partager avec nous. Alors je vais vous le présenter, mais avant si vous n’êtes jamais venu sur le blog, vous avez le lien dans la description juste en dessous, et vous pouvez y télécharger mon guide « 20 clés pour réussir votre course ». Allez on y va, on va aller voir David Maillochon, mon invité du jour.

Sylvain Cesbron : David bonjour !

David Maillochon : Bonjour !

Sylvain Cesbron : Merci d’avoir accepté mon invitation pour parler de trail. Tu es coach et puis avant tout ultra-traileur. Tu arrives d’ailleurs de Madère. Donc on va parler de trail ensemble, et plus particulièrement de la diagonale des fous, parce que je te classifie parmi les spécialistes et les experts de la diagonale des fous. Tu es aussi accompagnateur en moyenne montagne (ou bientôt accompagnateur en moyenne montagne), et donc amoureux de la montagne et des sports outdoor.

David Maillochon : Absolument !

Sylvain Cesbron : On est angevins tous les deux. On se croise maintenant sur le terrain mais on s’est rencontrés la première fois sans se connaître, et c’était justement à La Diagonale des Fous en 2005, et donc on a terminé à quelques minutes d’écart !

David Maillochon : 3 minutes je crois

Sylvain Cesbron : C’est possible, 3 ou 5 minutes, et donc moi c’était ma première Diagonale des Fous, et toi tu en avais déjà…

David Maillochon : En 2005, ça devait être ma 5ème

Sylvain Cesbron : Depuis j’ai récidivé une fois, et toi par contre tu en es à ta 12ème ! Donc là je pense que David à suffisamment d’expertise pour pouvoir échanger avec nous sur le sujet 😉 Donc, diagonale des fous : ton meilleur classement c’est un top 200 ?

David Maillochon : Non, non, euh, non : top 300. 265ème je crois

Sylvain Cesbron : Pour avoir un tel niveau en trail, tu dois avoir une grosse expérience d’athlète, de coureurs à pied ?

David Maillochon : Et bien non ! Pas du tout !

Sylvain Cesbron : Pas du tout, OK… D’où est ce que tu viens ?

David Maillochon : Alors je viens du foot au départ, j’ai toujours joué au foot. Et j’ai commencé complètement par hasard à courir (alors est ce qu’on peut dire que c’est courir…). Mon premier dossard c’est à La Diagonale des Fous. La toute première fois de ma vie que j’ai pris un dossard et que j’ai couru.

Sylvain Cesbron : Donc à l’époque il n’y avait pas besoin de points.

David Maillochon : Pas besoin de points, c’était une autre une autre époque on va dire.

Sylvain Cesbron :Et donc comment on se retrouve à La Diagonale des Fous pour sa première course, son premier trail ?

David Maillochon : Par hasard. C’est à dire que je ne peux même pas entendre parler de trail parce que à l’époque (j’en ai entendu parler la première fois en 98) il n’y a pas d’internet, il n’y a pas de magazines spécialisés, je ne connais personne qui pratique ce genre de truc…Et j’ai un ami, Vincent Guerrier, un angevin (Flash Sport) qui est le photographe officiel de la Diagonale des Fous depuis 98. Et quand il rentrait de la diagonale, mon frère l’accompagnait pour bosser avec lui (mon frère qui connaît bien la réunion) et il ramenait une VHS de cette course

Sylvain Cesbron : La fameuse cassette souvenir de la course !

David Maillochon :Et je l’ai visionné une fois en 98. J’ai trouvé ça intriguant. Et puis je l’ai visionné une deuxième fois après l’édition 99. Et puis je ne sais pas, la bière de trop ?

Sylvain Cesbron : Un apéro qui a mal tourné encore…

David Maillochon : Voilà. Et j’ai dit à Vincent : « ben tu peux avoir des dossards ? ». « oui je suis partenaire ! ». Je pense qu’une semaine après il m’a appelé pour me dire : « c’est bon t’as un dossard pour l’édition 2000 »…

Sylvain Cesbron : Donc une édition qui s’est passé comment ?

David Maillochon : Un calvaire du début à la fin. bah, pas de préparation adaptée. Je n’avais aucune demie idée de ce que ça pouvait être. En replaçant dans le contexte, aujourd’hui, quelqu’un qui va la réunion pour la première fois, avec Internet, YouTube, on peut quasiment visionner tout le parcours

Sylvain Cesbron : On a l’impression de l’avoir déjà faite

David Maillochon : l’impression de la connaître avant d’y aller. Là on en connaît que ce qu’on a vu pendant 40 minutes sur une VHS et par exemple : la montée au volcan à l’époque se faisait par un sentier qui ne ressemblait en rien à un sentier, et voilà, ça dure une minute sur la VHS, et ça durait six heures dans la réalité

Sylvain Cesbron : La première bosse : 6 heures…

David Maillochon : Donc traumatisé du début à la fin. C’était un calvaire.

Sylvain Cesbron : Maintenant tu as beaucoup plus d’expérience. Comment, dans les grandes lignes, on se prépare pour une Diagonale des Fous ? Moi, je sais que dans mon expérience j’ai regretté, à chaque fois je me suis préparé, de ne pas avoir assez marché. Quel est ton point de vue sur le sujet ?

David Maillochon : C’est à dire que pour des coureurs de niveau moyen on va dire, je suis pas persuadé qu’on court plus de 25 – 30%.

Sylvain Cesbron : Sachant qu’on parle là de top 300 ou 500, bon an mal an ! Donc ça veut dire que quand on est dans le milieu du peloton, ou à l’arrière du peloton, je dis que c’est plutôt 10 – 15% …

David Maillochon : Voilà ! Quand on regarde les statistiques d’une Diagonale des Fous d’aujourd’hui (la course a beaucoup évolué) des gens qui mettent moins de 30 heures je pense qu’il y en a… Je sais même pas s’il y en a 10 ! Des gens qui mettent moins de 40 heures il y en a entre 150 et 200 à peu près, et puis finalement la dernière fois que je l’ai faite, j’ai fait 43 heures en étant autour de la 350e 400e place peut-être… Ça veut dire qu’il y en a 2000 qui sont au delà ces délais là. Donc on marche beaucoup plus qu’on court : la technicité des parcours, la topographie, la longueur, le fait qu’on enchaîne les nuits.

C’est à dire que quelqu’un qui met au-delà de 55 heures, ça veut dire qu’il a fait trois nuits. Trois nuits, qu’il ait dormi ou pas dormi, c’est de toute façon des gens qui marchent beaucoup. Et bio mécaniquement, marcher et courir c’est deux choses qui sont complètement différentes. Donc il faut s’y préparer.

Il faut se préparer physiquement, il faut se préparer à « manger » du dénivelé, qui est plutôt technique, qui est plutôt raide, qui est plutôt dans les conditions extrêmement variables au cours de la course. Ça peut être très humide, ça peut être extrêmement froid la nuit, notamment la première nuit. Il peut faire extrêmement chaud la deuxième journée dans Mafate, les dénivelés sont très abruptes. C’est très… c’est extrêmement technique.

Sylvain Cesbron : Donc quelles qualités on pourrait demander à un coureur pour terminer la Diagonale des Fous dans des bonnes conditions, au delà des qualités physiques ?

David Maillochon : Psychologiquement, il faut quand même être prêt à souffrir. C’est à dire que c’est une course qui est extrêmement exigeante par sa longueur et contrairement à certaines autres courses qui auraient le même format kilométrique, on rajoute des heures et des heures de course en plus… et on rajoute une nuit). Quand on fait un UTMB (si on fait le parallèle avec l’UTMB par exemple qui est une course qui n’est pas moins dure, pas plus dure, qui est complètement différente) : ça se gagne en une vingtaine d’heures et La Réunion aujourd’hui ça se gagne en 24 heures. Donc si les élites sur un format quasiment similaire mettent 4 heures de plus, les gens comme nous mettent 10 heures de plus. Donc la longueur de la course fait qu’il faut quand même psychologiquement être prêt à souffrir, et il faut être prêt à enchaîner des jours, des nuits, à gérer sa course…

Moi je pense qu’il faut une stratégie de course. Il ne faut pas faire de plan sur la comète parce que ça ne sert absolument à rien. Même si on peut quantifier la première partie de la course (c’est assez simple à quantifier jusqu’à Mare à Boue), au delà on commence à attaquer les cirques et les plans de course servent plus à rien, à mon avis. La stratégie de course, elle par contre…

Sylvain Cesbron : C’était ma question d’après : la stratégie. Avec quel état d’esprit on doit partir ?

David Maillochon : Pour moi, le secret de genre de truc c’est qu’il faut être acteur, il ne faut pas subir la course. Et trop souvent je trouve que les gens subissent complètement leur course. Et même dans les moments difficiles il faut essayer de ne pas subir la course. C’est à dire de décider des endroits où on s’arrête, et où on s’arrête vraiment. Et ne pas fonctionner « au ravitaillement » où je m’arrête 15 minutes et à l’autre je m’arrête 20 minutes et après à l’autre je m’arrête 15 minutes et ainsi de suite…

Sylvain Cesbron : Avoir comme ça le sentiment de maîtriser

David Maillochon : Moi j’aime bien partir en me disant je m’arrête à Cilaos par exemple. Je fais ma première pause à Cilaos et tant je suis pas à Cilaos je ne m’arrête pas. Donc les ravitaillements c’est « je fais le plein, je prends à manger, je pars ». Et au moins, que ça soit dur ou pas, on perd moins de temps inutilement et puis surtout on est toujours acteur du truc. Et on ne se projette pas sur le ravitaillement d’après en se disant que ça va être une pause. Le ravitaillement d’après, c’est juste un ravitaillement, c’est pas un endroit où il faudrait s’arrêter ».

Après, il n’y a pas de stratégie meilleure que d’autres. Chacun doit trouver les leviers psychologiques pour être capable de… La fraîcheur du début elle est aussi piégeuse parce que l’on peut courir beaucoup sur la toute première partie

Sylvain Cesbron : Surtout avec le nouveau parcours avec le départ à Saint Pierre

David Maillochon : Bien sûr, qui est un peu plus roulant quand même que l’ancien, et on peut quand même courir beaucoup sur cette première partie. Donc c’est un peu piégeux. Il ne faut pas perdre de vue que La Réunion, c’est je pense le plus beau départ de course de toutes les courses du monde ! Il y a 80.000 personnes qui sont sur les 7-8 premiers kilomètres, c’est complètement dingue ! Donc on peut se retrouver à courir à 12-13 km/h, aspiré par la foule

Sylvain Cesbron :Et puis rapidement ça devient assez étroit, et on a l’impression voir tellement de monde devant qu’on croit être dernier, on panique, on pense aux barrières horaires, et en fait on n’est pas du tout dernier… Mais on a cette impression qui incite encore plus à aller vite.

David Maillochon : Exactement ! C’est un peloton qui est extrêmement fourni, on se fait emmener par l’aspiration des premiers, et de tous ceux qui suivent derrière. Donc très vite faut essayer de se mettre dans sa bulle et d’être centré sur soi, sur son niveau. L’entraînement sert à ça aussi, de savoir ce que sont nos capacités au delà desquelles il ne faut pas aller. Au bout d’un moment on est un peu rattrapé par nos capacités à nous, c’est à dire que l’enthousiasme et l’intensité qu’on peut mettre au début ne dure jamais très longtemps. Il ne faut pas perdre de vue que des courses comme ça, quand on part à 22 heures, on commence par une nuit et puis qu’on n’arrive pas à Cilaos avant peut-être midi le lendemain pour des coureurs un peu moyen.

Après est ce que c’est une bonne stratégie à midi de faire une vraie pause ? Moi j’aurais plutôt tendance à penser qu’il faut avancer tant qu’il fait jour. C’est à chacun de voir.

Moi je pense qu’il faut avancer tant qu’il tant qu’il fait jour, et puis après essayer tant bien que mal de gérer la nuit, sachant qu’à la deuxième nuit on contrôle plus grand chose, c’est à dire que si le sommeil vous tombe dessus, il faut dormir, il n’y a pas de secret ! Et si jamais ça passe pour x raisons, il faut essayer d’avancer la nuit pour sortir de Mafate le plus tôt possible. Et cette deuxième nuit va conditionner la troisième, très souvent.

Sylvain Cesbron : Après quand on arrive en fin de course, un petit somme, même s’il fait jour, ça peut être très réparateur. Peut-être que dans Mafate il peut faire froid aussi et donc après c’est un peu les sensations et la forme du moment

David Maillochon : Ça c’est plutôt dans la préparation, comment dire… dans la préparation mentale, c’est à dire d’avoir anticipé tous les cas de figure à quoi on peut être confronté dans ce genre de course, et souvent les gens sont surpris par des événements qu’ils n’ont pas du tout anticipé. Faire un plan de course et puis se retrouver pris par le sommeil dans la 2ème nuit… et bien on est obligé de s’arrêter. Et le plan de course il tombe à l’eau ! Donc il faut faut essayer d’anticiper tous ces trucs là, le coup de moins bien, anticiper les éventuelles hypothermies. Il y a des endroits qui sont très humides, ou qui sont très froids selon les heures auxquelles on passe, donc faut essayer d’anticiper tous ces trucs là sachant que, je parlais de la troisième nuit. Elle est très souvent conditionnée par ce qui se passe dans la deuxième. C’est à dire qu’au delà d’une certaine heure de laquelle on va sortir de Mafate, la troisième nuit, on n’y échappe pas.

Pour avoir fait mal de stats sur les vingt dernières diagonales, parce qu’il y a beaucoup de gens de gens que j’entraîne et qui la font, je me rends compte qu’en fait toute la course quasiment se joue quand ils sortent de Mafate. C’est à dire qu’il peut y avoir des écarts assez minimes entre certains coureurs à la sortie de Mafate, et avoir 10 heures d’écart à l’arrivée.

Et on n’est pas si loin de l’arrivée quand on sort de Mafate, on est à 60 km. Donc la fin de course est vraiment capitale. Donc c’est là où il faut avoir pris soin de soi, fait attention, s’être écouté sur certains points, et puis et puis quelquefois, je trouve que c’est pas mal, même en n’allant pas vite, de passer la nuit dans Mafate. Moi, la dernière fois j’ai du pointer à Roche Plate à une heure du matin. Voilà, on sait qu’on va sortir de Mafate et que le jour va se lever : on est quasiment sûr d’échapper à la troisième nuit. Je suis arrivé à 17h

Sylvain Cesbron : Déjà on évite le cagnard à la montée !

David Maillochon : Oui voilà, donc ça aussi ce sont des stratégies. C’est à dire que à partir de 7 heures, quand le soleil a tourné sur le Maïdo, ça peut être extrêmement pénible de monter à cette heure là, et quand on monte à cette heure là, et bien on ne monte pas de la même manière que si on l’a monté trois heures avant. Donc mais tout ça influence la suite de la course.

Sylvain Cesbron : Donc une stratégie avec une façon de voir les choses, et puis en amont de tout ça, anticiper, discuter avec des gens qui ont de l’expérience sur cette course, comme on le fait. Et puis ensuite il y a donc l’entraînement, qui conditionne bien sûr les choses. Je reviens sur l’entraînement. La marche-course : comment on s’y entraîne ? Nous qui sommes trailer des plaines qui n’avons pas forcément l’occasion d’aller très souvent en montagne… Te concernant il y a une petite légende urbaine qui dit que sur tes premières années tu faisais des montées et descentes dans un immeuble ?

David Maillochon : C’est vrai ! Pas la première parce que la première année je sais pas du tout où je mets les pieds. La première année j’ai fait trois fois la cathédrale (10 montées chacune)

Sylvain Cesbron : Donc 150 mètres de montée avec… Il y a combien de dénivelé ? 50 mètres ?

David Maillochon : Même pas ! Non je ne pense pas qu’il y ai 50 mètres de deniv… Et donc voila, j’ai dû faire deux cents mètres de dénivelé en tout et pour tout en étant pas du tout conscient de ce que c’était. Par contre la deuxième année, ma mère habitait dans un 17 étages avenue Montaigne, et donc sans jamais mettre les pieds à la montagne, sans jamais faire aucune autre course, j’ai préparé la Diagonale dans l’immeuble. Alors, avec variantes, c’est à dire montées et descentes ou montée par l’ascenseur, renvoyer l’ascenseur au moins 2, et descendre pour le choper…Et donc je l’ai préparé comme ça et j’ai fait 10 heures de moins que l’année précédente, sur le même parcours et avec pas beaucoup plus d’expérience.

Sylvain Cesbron : Donc l’idée c’est que quand on n’a pas de grandes montées il faut essayer de compenser et puis enchaîner de multiples montées.

David Maillochon : Il faut compenser sachant que la topographie de La Réunion c’est quand même très typé escaliers, c’est à dire que pour moi il y a deux types de courses :

– il y a les types un peu alpin où on a plutôt du chemin à vache qui n’est pas très technique mais qui est pas moins fatiguant

– et puis des courses qui sont plus typées escaliers ou dénivelé un peu plus raid : Madère, La Réunion, toutes les courses un peu dans le Languedoc, la 666, toutes ces courses là qui sont très techniques, des courses pyrénéenne où il y a beaucoup de caillasses comme le Canigou. Toutes ces courses là, c’est plutôt typé escaliers et au niveau biomécanique ce n’est pas la même chose que d’avoir le pied à plat tout le temps et que ça soit les cuisses qui travaillent. Et puis les courses alpines où on est plutôt le pied dans la pente et c’est un peu différent. Donc La Réunion c’est très typé escaliers donc il faut se préparer à ça. Nous, vivant dans les plaines on peut quand même faire des escaliers. Alors on n’a pas la chance d’enchaîner des milliers de mètres de dénivelé mais déjà ne serait-ce que d’enchaîner des montées descentes d’escaliers, au niveau mécanique c’est une préparation et puis surtout le petit avantage que ça a, c’est qu’en travaillant sur des petites séquences, on apprend assez vite à descendre rapidement, à descendre vite à avoir un peu de vitesse à la descente

Sylvain Cesbron : Plus sur la qualité

David Maillochon : Voilà ! Et quand on travaille un peu sur la qualité de la vitesse à la descente eh bien on anticipe un peu le regard, on a un regard qui est un peu moins porté sur les pieds mais un peu plus vers l’avant, donc on a une lecture du terrain qui est un peu meilleure. Alors, bien sûr il faudrait faire fructifier ça en montagne pour le faire sur des enchaînements beaucoup plus long mais déjà ça donne une qualité de descendeur qui est très au delà de la moyenne des coureurs qu’on voit sur les courses, le fait de travailler comme ça, de monter en marchant (quand on prépare La Réunion c’est une erreur de vouloir monter en courant, à mon avis)

Sylvain Cesbron : Oui, rapidement on se retrouve à marcher de toutes façons.

David Maillochon : De toutes façons l’intensité elle est diluée dans les cinq heures qui suivent le départ. Alors bien sûr que les meilleurs coureurs sont devant. Mais je parle en terme de préparation : je pense qu’il faut axer vraiment sur un gros volume de dénivelé. Alors nous, on a pas cinquante solutions. C’est de trouver des endroits qui seraient un peu typés escaliers avec le plus de dénivelé possible. Moi dans la région je vais à Beaulieu où il y a un cinquante mètres de dénivelé qui est assez technique.

Sylvain Cesbron : Et donc tu le répète combien de fois ?

David Maillochon : Bon, on peut le faire vingt fois. Quand on l’a fait 20 fois, on a fait 1000 mètres de dénivelé et voilà ! Ça prend ça prend deux heures même pas. Ça reste de l’aller – retour donc ça manque un peu de consistance dans la durée, mais ça reste un travail de base qui ne paraît essentiel quand on prépare des courses de ce type là et ça, il faut en faire le plus possible.

Sylvain Cesbron : Ça fait rêver, sur certains plans d’entraînement, on voit « séance type kilomètre vertical » où on prend 800 – 1000 m de D+ d’un coup ! Nous réserve ça pour les week-ends choc ou les week-ends à la montagne…

David Maillochon : C’est pour ça que ça me paraît indispensable aussi quand on veut préparer des courses de ce type là, de faire des courses préparatoires qui ressembleraient à ça, pourquoi pas. La meilleure pour moi c’est Madère, puisqu’elle est elle est très en amont, et puis c’est très extrêmement ressemblant à La Réunion. Ou alors faire des stages ou des blocs de trois quatre jours montagne où là on peut faire fructifier tout ce travail sur des sur de vraies séquences, c’est à dire monter 1000 m et descendre 1000 m. Descendre 1000 mètres en courant, c’est pas la même chose que d’enchaîner 1000 mètres en aller – retour dans les escaliers. Ça oblige à trouver un certain confort de course, ça oblige techniquement a trouver des allures et des postures qui soient à peu près confortable et moi je pense que pour des coureurs de notre niveau, il faut être descendeur.

Sylvain Cesbron : Pour toi la clé c’est ça ?

David Maillochon : La clé pour moi elle est là. Sur La Réunion, sur toutes ces grandes courses, à partir du moment où on est un bon descendeur, on a toujours les barrières horaires qui sont loin, on est toujours à peu près confortable. Sans être un coureur de haut niveau, sans être un excellent coureur, quelqu’un qui est très bon descendeur, ça génère pas de fatigue ça génère pas de lésion musculaire, et c’est plutôt des moments confortable, ludiques même, je trouve. Et donc ça change tout dans une course.

Sylvain Cesbron : Un mauvais descendeur ne récupère pas en descente !

David Maillochon : Et par principe, on récupère pas à la montée, parce qu’on est toujours un peu dans le cardio, donc ça fait pas beaucoup de moments de récupération et moi je me rends compte dans les courses le nombre de coureurs qui ne savent pas descendre et sur des courses aussi longue que ça c’est un vrai handicap. Il y a quand même en fonction des parcours entre 9.000 et 11.000 mètres de dénivelé négatif ! Ça fait beaucoup… Donc la descente : clé.

Sylvain Cesbron : Et puis pour la marche, comment n ose prépare à marcher, on fait de la rando ?

David Maillochon : Ouais on peut faire de la rando, c’est un très bon [exercice]. Il y a un vainqueur de la Diagonale qui s’appelle Pascal Parny, qui est pompier, qui gagnait dans les années 2005. Lui sa préparation c’était de se mettre 20 kg sur le dos et de randonner dans Mafate. Il ne courrait jamais. Il se préparait avec un très gros sac à dos dans Mafate.

Après il y a des gens qui sont des coureurs. Il faut aussi partir de ses qualités propres, c’est à dire moi je pense que c’est une erreur de vouloir absolument combler ses faiblesses… Je pense qu’il faut appuyer sur ses qualités, bien sûr en essayant de travailler un peu sur ses défauts, mais d’abord de mettre en avant ses qualités. Parce que c’est aussi les zones dans lesquelles on est en zone de confort. Donc ceux qui on un peu d’aptitudes à la descente il faut vraiment insister là dessus, et ceux qui en ont moins… il faut quand même le faire ! Ça me paraît important. Par exemple il y a des gens qui sont d’excellents coureurs et d’autres qui sont des coureurs moyens mais la clé ça restera toujours d’être capable de courir en descente jusqu’à la dernière descente. Donc se préserver dans toutes les parties qui sont un peu roulantes. Il n’y en a pas énormément, mais il y en a quand même pas mal à La Réunion. Donc l’alternance marche – course bah c’est des méthodes d’entraînement. Alors soit on peut le faire sur du plat complet, en alternant sur des séquences chronométrés.

Sylvain Cesbron : C’est la fameuse séance Cyrano !

David Maillochon : Par exemple, le Cyrano. Moi je fais beaucoup 3 minutes – 5 minutes – 3 minutes – 5 minutes… On se rend compte qu’on peut faire 50 km sans vraiment se faire mal à des allures qui restent entre sept et huit kilomètres heure. Quelqu’un qui tient 7-8 km/h à la réunion, il gagne quasiment ! Donc 7 ou 8 km/h sur des séquences un peu roulante c’est déjà énorme, et a fortiori après 20 ou 30 heures de course.

Sylvain Cesbron : Et puis suivant la topographie, se mettre à courir dès qu’on peut.

David Maillochon : Voilà, c’est ça. Alors après c’est dans l’entraînement. On peut le faire au chrono, ou on peut le faire au relief. Chez nous ça a un peu moins d’intérêt parce qu’on n’a pas de relief très prononcé, mais déjà un Étang Saint Nicolas par les hauts, par les bas, en montant en marchant vite et puis en accélérant à la descente, déjà c’est un exercice qui est intéressant. Et donc il faut il faut essayer de le faire à la topographie pendant la course. C’est à dire que dès que ça s’incline très légèrement vers le bas, il faut courir ou trottiner. Ce qui fait qu’on arrive à tenir des allures qui me paraissent correctes, et qui je pense permettent à n’importe qui très bien préparés de finir une course comme La Réunion, où il y a quand même un délai qui est suffisamment conséquent pour pouvoir finir

Sylvain Cesbron : Un peu serré au début mais après…

David Maillochon : Un peu serré au début, mais il faut toujours s’interroger sur la stat qu’il y à La Réunion. C’est à dire que la réunion c’est 64 heures pour finir je crois

Sylvain Cesbron : 66 même

David Maillochon : 66 heures pour finir, ce qui paraît complètement démesuré par rapport à un UTMB où il y a 46 heures pour finir. Et malgré ça, il y a quand même 35, 40, des fois 50 % des gens qui abandonnent. Donc il y a bien une raison à ça ?! C’est aussi des questions de préparation. De ne pas avoir anticipé ce à quoi on va être confronté, et peut-être pas avoir une préparation adaptée.

Sylvain Cesbron : Alors on est entraîné, on a bien anticipé, on est prêt à souffrir. Quelles vont être les clés sur le terrain, les petites astuces ? (je pense notamment à l’alimentation) Comment on s’alimente sur une course à La Réunion sachant qu’il a des très bons ravitaillements ?

David Maillochon : C’est vrai ! Les meilleurs.

Sylvain Cesbron : Les meilleurs du monde !

David Maillochon : A oui, bien sûr !

Sylvain Cesbron : Et donc comment on s’alimente ? Est-ce qu’on mange solide ? Qu’est ce qu’on embarque avec soi ? Est ce que c’est un point clé selon toi ?

David Maillochon : Oui, bien sûr. De toute façon la clé dans toutes ces courses là, c’est le carburant. Et le carburant c’est de s’alimenter. Alors après, moi je pense qu’il ne faut pas trop s’éloigner des habitudes alimentaires qu’on peut avoir classiquement. Moi j’ai des souvenirs à La Réunion d’avoir mangé du rougail – saucisses pendant la course, saucisses – lentilles, carri poulet à Mare à Boue. C’est à dire que de temps en temps il faut s’aménager [des repas]…

Mais il faut faire attention à l’excès d’alimentation, car forcément ça génère une digestion indispensable, donc ça peut être un peu gênant par certains aspects. Peut-être dans la première partie de la course, c’est moins nécessaire parce qu’on est frais, parce qu’on va courir beaucoup. Et courir beaucoup ça veut dire qu’on est beaucoup plus brassé au niveau gastrique et que la digestion est un peu plus compliquée. Mais à partir du moment où on attaque les cirques, il va falloir beaucoup d’énergie. Il va falloir lutter un peu contre les amplitudes thermiques, la nuit. Donc il faut de l’énergie.

Je pense qu’il ne faut pas hésiter des fois à s’arrêter, à passer un quart d’heure à manger vraiment. Oui, moi ça me paraît complètement indispensable. Tourner avec des gels ou des barres énergétiques sur 60 heures, c’est injouable. Enfin ça me paraît extrêmement compliqué…

Sylvain Cesbron : Donc respecter un peu plus les cycles naturels

David Maillochon : Oui, exactement ! Et comme c’est une course sur laquelle il y a beaucoup de marche, on est un peu moins brassé que sur certaines courses où on court beaucoup plus, et donc on a moins de difficultés à manger que par exemple sur un UTMB. Car à d’enchaîner des grandes séquences de courses, on est assez vite en complications gastriques. Donc là c’est possible de vraiment prendre un quart d’heure et puis de manger

Sylvain Cesbron : De faire un semblant de repas

David Maillochon : Oui, faire un semblant de repas. C’est très bon pour la tête aussi. Moi j’ai des souvenirs en tête d’une pause qui m’a sauvé la vie ! Des saucisses – lentilles… ça fait un bien un terrible !

Sylvain Cesbron : Et les protéines sont indispensables pour ne pas taper dans nos propres muscles et se protéger

David Maillochon : Voilà, protéines indispensables. Alors ça veut pas dire manger énormément, mais manger à bonne escient, c’est à dire que de temps en temps le vrai repas il va vous remmener pendant des heures…

Boire voir beaucoup bien entendu. Cette gestion hydratation – alimentation, elle est capitale de toute façon on voit bien que sur certaines courses un peu « courantes », l’extrême grande majorité des abandons c’est dû à des problèmes gastriques, car ils n’arrivent plus à s’alimenter

Sylvain Cesbron : C’est presque le facteur limitant en ultra

David Maillochon : Exactement ! Alors ça s’anticipe aussi, à l’entraînement je crois. Je ne crois pas : je suis sûr ! Parce qu’il y a beaucoup de gens qui préparent ces genres d’épreuves et le seul moment de leur vie où ils vont manger en courant c’est le jour de la course. Donc les gens j’entraîne, je les pousse fortement à venir tout le temps s’entraîner avec un truc à manger…

Sylvain Cesbron : A partir du marathon, on a exactement le même phénomène, les gens commencent à se ravitailler en courant que le jour du marathon… Il faut considérer l’estomac comme nos muscles et comme un organe à part entière, qu’il faut entraîner et préparer.

David Maillochon : Qu’il faut préparer à fonctionner alors qu’on est en activité physique, même si on n’est pas sur des intensités extrêmes, on est sur des intensités qui sont constantes, et des fois extrêmement longues. Être en mouvement pendant 48 heures par exemple, constamment en mouvement, et bien ça induit qu’il faut du carburant et l’organisme forcément est surpris d’être obligé de digérer quelque chose tout en fournissant de l’énergie en parallèle. Le sang s’en va de l’estomac, naturellement tout le sang évacue l’estomac pour aller dans les muscles, la priorité. Donc si on n’habitue pas son organisme a fonctionner cette manière-là le jour de la course c’est compliqué !

Sylvain Cesbron : L’organisme s’habitue à tout. Jeune coureur, il fallait que je sois à jeun pour faire mes séances de cross du dimanche matin. Si je mangeais un truc avant, c’était l’enfer. Et puis je me suis entraîné à manger en courant. Partir courir une heure après un repas du soir, de nuit (on va en parler dans un instant) et puis finalement on se rend compte que ça ne nous gêne plus !

David Maillochon : S’habituer à manger. Manger un sandwich et aller s’entraîner par exemple. Ce n’est pas diététique… mais c’est bon pour l’entraînement, c’est bon pour la préparation.

Sylvain Cesbron : Alors la nuit : ça c’est important. La diagonale des fous, c’est le seul format où on passe autant de temps dehors, et a fortiori de nuit. Mais donc comment on gère la nuit ? Comment gérer l’éclairage surtout ?

David Maillochon : Alors l’éclairage, euh… Moi je me sers beaucoup de l’éclairage des autres, au début ! Tu parles en termes de gestion de batterie ? de lampe ?

Sylvain Cesbron : Oui, c’est ça. Donc on économise plutôt en début de course ?

David Maillochon : Alors au début de course on et 2500, donc moi ma lampe elle est éteinte pendant au moins deux heures. Déjà c’est un départ urbain. On est en bord de mer avant de commencer à monter. Il y a du monde partout donc très épisodiquement faut allumer sa lampe déjà. Le départ est à 22h, donc la première nuit est un petit peu plus courte. Le jour se lève vers 6h. Bon ça fait quand même huit heures : il faut essayer de mettre des intensités qui sont plutôt basses. De toutes façons la première nuit c’est un peu différent. parce qu’il y a l’excitation du départ. Mais si on passe tout de suite à la deuxième nuit, là c’est un peu différent. C’est à dire que l’organisme se met… Ce n’est pas qu’il se met en veille, mais c’est pas du tout les mêmes sensations d’évoluer de nuit, donc moi je suis plutôt partisan d’intensités un peu basses, laisser les yeux s’habituer, s’habituer à la l’obscurité. Et puis après pour moi la nuit c’est très psychologique. Moi j’aime bien parce que déjà il y a beaucoup de gens qui préfèrent ne pas rouler la nuit puis qui repartent vers 4 heures du matin. Et puis la nuit c’est un peu introspectif. C’est à dire qu’on perd un peu notion du parcours, on perd un peu la notion des reliefs, on est un peu centré sur soi… Ce sont des moments que j’aime bien parce c’est introspectif : une petite musique un peu cool

Sylvain Cesbron : Tu cours avec la musique ?

David Maillochon : Assez peu. Mais la nuit… j’écoute toujours les mêmes trucs. J’ai des trucs un peu lancinants, sur lesquels on peut caler de la respiration, et c’est des moments qui sont très particuliers. Moi j’aime beaucoup.

Sylvain Cesbron : Donc des batteries de rechange dans le sac d’assistance ?

David Maillochon : Batteries de rechange, voire même batterie solaire, ça permet quand il y en a une qui est morte, de la faire recharger dans le sac au cas où. Moi ça m’est déjà arrivé de griller des lampes en course et de me retrouver un peu démunis. Donc je fais attention à ça. Mais ce n’est pas des moments qu’il faut craindre. C’est des moments où au contraire une grosse partie de la course se joue là. C’est à dire que les gens qui vont décider de s’arrêter là nuit, s’arrêter 4 ou 5h (alors ça peut être profitable physiquement) mais de toute façon ça va avoir une tendance à forcer la troisième nuit c’est à dire que moi, à La Réunion, mon objectif c’est toujours d’éviter la troisième nuit. Après chacun joue avec ses ressorts psychologiques. Donc je sais à quelle heure il faut que je sois à peu près à la sortie de Mafate pour éventuellement m’éviter la troisième. Au début je me disais « mais non, jamais ferais la troisième nuit. J’arrive, à 11h le matin » quand elle faisait 125 km où 130 km

Sylvain Cesbron : Et on partait à minuit !

David Maillochon : On partait à 4 heures du matin d’ailleurs. La toute première fois je l’ai faite en 2000, on partait à 4 heures du matin, et donc on faisait jamais la troisième nuit. Puis comme la course s’allongeait, s’allongeait, à un moment il a bien fallu se rendre à l’évidence que « bing », moi j’arrivais dedans, la troisième nuit était quand même bien entamée…

Donc au début, psychologiquement, c’était un peu dur de me dire : il faut allumer ta lampe. Je savais ce qu’il me restait à faire… Et puis après, hop, il faut l’intégrer. C’est pour ça que les faire des plans de course, ce n’est jamais très bon de ce point de vue là. Je trouve que c’est suffisamment dur physiquement pour ne pas se rajouter de la souffrance psychologique. Donc voilà, il faut anticiper tout ça, sans faire de plan sur la comète… rester, profiter un peu de la course, profiter un peu de notre chance d’être là, de vivre ces événements qui sont quand même des événements exceptionnels ! C’est une chance inouïe de faire ça ! Donc il faut profiter de ça et puis après, la performance, elle est ce qu’elle est.

Sylvain Cesbron : Du coup ça m’amène à la question suivante : ton meilleur souvenir à la Diagonale des Fous ? De tes douze diagonales ? Il y en a peut-être plusieurs du coup ?

David Maillochon : Bah plein oui, bien sûr, plein ! Qu’est ce que je pourrais… Le premier truc qui me viendrait à l’idée… Alors les années je vais pas réussir à te les dire, mais : volcan en éruption… Alors c’était dans les premières je suppose. On passait vraiment au bord du volcan en éruption, dans le Dolomieu, au milieu. Une éruption volcanique et nous on courait sur le bord du cratère ! On est à 1 ou 2 km de l’éruption, mais en pleine nuit, il faisait un froid de canard, il gelais, c’était un peu blanc, c’était extraordinaire ! C’est arrivé deux fois. Oui, ça je l’ai vu deux fois.
Je sais pas des souvenirs… la dernière fois je l’ai faite, j’ai couru un peu avec Jacky Murat qui est un vainqueur des premières années. C’était sympa !

Sylvain Cesbron : Des rencontres, donc.

David Maillochon : Voilà, des rencontres, puis après, de vivre ça avec les gens avec lesquels je m’entraîne quand ils franchissent la ligne d’arrivée, je suis content pour eux quoi… J’essaie de me mettre à leur place : d’avoir préparé cet événement là pendant des mois, d’y avoir pensé, d’avoir peut-être stresser un peu sur l’événement, de ne pas savoir trop à quelle sauce on se fait manger, et puis au final quand je les vois franchir la ligne d’arrivée …

Sylvain Cesbron : Alors David a la particularité d’avoir 100% de réussite sur les athlètes que tu as entraîné pour la Diagonale des Fous sur la première édition…

David Maillochon : A chaque fois qu’ils y sont allés pour la première fois. Après les 2e fois je ne m’engage pas parce qu’il y a trop de trop de paramètres qu’on maîtrise plus.

Sylvain Cesbron : Alors du coup en parlant de paramètres qu’on ne maîtrise plus… Ton plus mauvais souvenir ?

David Maillochon : Alors bizarrement à la fois ma première diagonale. Ce n’est pas un bon souvenir parce que ça m’a traumatisé complètement. J’veux dire d’avoir le sentiment de pas du tout être à sa place, de rien avoir à faire ici, d’être dans un dans un événement qui n’est pas du tout de mes compétences ou de mon ressort. Ce n’est pas mon monde du tout. Et puis à la fois ça m’a intrigué après coup … comment dire… physiquement, psychologiquement, ce qui se passait… C’est ce qui m’a poussé à essayer de la refaire. Mais, non, ça été un mauvais souvenir du début à la fin.

Sylvain Cesbron : La douleur ?

David Maillochon : Ouais, puis psychologiquement, j’ai mis des mois à m’en remettre.

Moi j’aime bien ce que je fais à La Réunion : c’est une fois que je suis arrivé (bon je me repose un peu) assez rapidement je me pose sur la ligne d’arrivée, et je peux passer des heures à regarder les gens arriver, de savoir par où ils sont passés, voir les états dans lesquels ils arrivent, et puis de vivre un peu le truc en tant que spectateur. J’adore faire ça oui.

Sylvain Cesbron : Donc tu restes à la redoute ?

David Maillochon : Oui, je reste toujours à la redoute. Je ne rentrent jamais, même quand l’année dernière j’suis arrivé à 17 heures. Je crois que je suis resté dormir sur le stade. Je dors sur le stade pour vivre ça, cet évènement là !

Sylvain Cesbron : Très bien David. Merci pour ce moment de partage. J’espère que vous allez pouvoir en retirer des choses, que ça va vous inspirer, que ça va vous aider dans votre préparation ou dans vos futurs projets pour la Diagonale des Fous.

Je mettrai dans la description le lien vers ton site et vers ton Instagram, pour ceux qui veulent aller le voir. N’hésitez pas surtout à laisser des commentaires sous la vidéo si vous êtes sur YouTube, ou dans les commentaires du blog. J’y répondrai. David y répondra. Bons runs ! Bons entraînements dans vos différents projets, et puis on se retrouve bientôt dans la prochaine vidéo ! Salut !

David Maillochon : Salut !


 

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