Et si la montre était un frein à votre progression en running ?

L’ère des coureurs connectés

C’est la grande mode des GPS, cardio-fréquencemètres et autres applications de running pour Smartphones.

Pourtant, les coureurs de haut niveau utilisent encore majoritairement…. des montres ! Oui, des « montres chrono » !

Alors que dans le running nous sommes de moins en moins nombreux à en avoir une (proportionnellement au nombre de pratiquants), il faut se demander si les nouvelles technologies sont vraiment utiles pour vous aider à atteindre vos objectifs.

Que faut-il penser de cet accessoire qui a soudain pris un coup de vieux ? Comment utiliser les nouvelles technologies ? C’est ce que nous allons décrypter ensemble dans une série de 3 billets.

Dans ce premier, nous nous penchons sur la montre.

Qu’est ce qu’une montre de running ?

La montre de sport, c’est ce petit objet que l’on porte au poignet, qui donne l’heure, et qui propose au minimum un chronomètre et un compte à rebours.

Généralement, elle une capacité de mémorisation de 20 à 100 temps, et elle peut proposer des fonctions de métronome, ou de mémorisation de temps de passage plus complexes.

Autorisez votre navigateur à afficher les images

A quoi sert elle ?

Lors d’une séance, il est très utile de connaître son temps de course afin d’évaluer ensuite son volume d’entraînement hebdomadaire ou mensuel. C’est ainsi que l’on peut respecter le principe de progressivité dans les charges d’entraînement, afin d’éviter les blessures et autres déconvenues.

Et avoir un plan d’entraînement précis avec des séances de fractionné calibrées pour vous n’aurait pas de sens sans voir un moyen de mesurer votre temps d’effort, et vérifier que vous êtes dans la zone d’intensité prévu.

Les fonctions essentielles

La fonction chronomètre et bien sûr la plus importante. Si votre montre de running peut mémoriser quelques dizaines de chrono, cela vous permettra de faire le bilan de votre séance.

De plus, la fonction compte à rebours est un outil ultra pratique pour faire des séances de 30-30’’ ou de fartleck en nature.

Pour ma part, j’utilise une vieille Casio « Accelerator » (le modèle équivalent actuellement est la Casio sport STL – S100H) qui a les avantages d’avoir un chrono avec 50 mémoires, et un double compte à rebours alterné qui me permet de faire des 2’/1’ ou des 1’30’’ / récup. 45’’ ou toute autre séance de fartleck dont le temps d’effort ne serait pas égal au temps de récupération.

On peut donc dire à ce stade que la montre est indispensable pour appliquer efficacement un plan d’entraînement.

Quand la montre se transforme en monstre

Mais, comme avec tous les outils, on observe des phénomènes pervers ( bouuuh !) avec l’utilisation de la montre.

La montre est un frein à la progression

Voici les 3 principales dérives :

– sur son parcours de footing fétiche, le coureur tente généralement de faire mieux à chaque sortie. La conséquence, c’est qu’il ne se retrouve jamais sur des allures d’endurance fondamentale (50 à 60% de VMA), alors que cela doit représenter 70 à 80% du volume total de l’entraînement ! (en savoir plus ici >>>)

– Sur les séances de fractionnés : le coureur se fixe des temps à réaliser, mais les considère souvent inconsciemment comme des limites psychologiques infranchissables.

1- Il est dommage, dans un bon jour, de ne pas profiter de cette forme pour développer un peu plus ses qualités.

2- A contrario, il est préjudiciable de vouloir atteindre coûte que coûte un chrono quand on est dans un « jour sans ».

– Obnubilé par ses temps de passage, le coureur se coupe de ses sensations et se prive ainsi d’une grande qualité : savoir gérer ses efforts.

Si je n’avais le droit qu’à une phrase pour résumer ma pensée, je vous dirai donc que la montre est un FREIN à la progression, si elle est mal utilisée.

Mes propositions

Voici quelques idées qui vous permettront de vous affranchir des effets pervers de la montre en running :

  • Diminuer l’accessibilité de votre montre pour ne pas la regarder sans cesse (à l’envers, dans une poche, dans le sac à dos)
  • Faites régulièrement une sortie sans montre (1 fois par semaine)
  • Confiez à un entraîneur le rôle de prendre vos chronos sur la piste
  • Prenez du recul sur les chronos réalisés (météo, forme, activité professionnelle, etc.)
  • Lancez-vous des défis « tempo » lors de séances sur piste :
  • Fixez vous un chrono (habituel pour vous) sur une courte distance (200, 400 mètres), et tentez de vous en approcher le plus possible sans autres repères que vos sensations.
  • Au fil des semaines, essayez d’allonger la distance du défi (1000 mètres, 2000 mètres !)

Dites-moi dans les commentaires quelles sont vos habitudes en la matière. Dans les deux prochains articles, nous parlerons cardio fréquencemètres et montre GPS.

Aïe  😉

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *