La chaussure de running idéale ?!

De nombreux paramètres déterminent les besoins du coureur en terme d’équipement, particulièrement concernant les chaussures de running.

Nous avons tous un pied particulier et une foulée différente. Nos objectifs sont variés, et nos terrains de jeux le sont également. Pourtant, chacun doit trouver chaussure à son pied, et cette quête est un cheminement personnel, souvent assez long.

Alors forcement, quand votre ami Roger vous dit « La Prospeed12 de chez Nikidas, c’est la meilleure, tu devrais essayer ! » (ça vous rappelle quelqu’un, non ?!?) et bien vous devez avoir vos voyants qui s’allument au rouge !

En effet, il y a statistiquement peu de chance que ce choix vous soit adapté, même si elles conviennent parfaitement à votre copain Roger.

La paire de running idéale n’existe pas !

En effet, la chaussure de running parfaite n’existe pas. En revanche, il existe quelque part LA chaussure parfaite pour vous ! Voici les éléments à prendre en compte pour vous aider à trouver la trouver !

Facteurs extrinsèques

Tout d’abord, il y a tous les éléments qui ne dépendent pas de votre morphologie, mais qui sont plutôt liés à l’utilisation que vous allez faire de la chaussure. Et vous devez être capable de répondre à ces questions en entrant dans le magasin.

Les types de surfaces

Une chaussure pour courir 10 kilomètres sur la route est foncièrement différente d’une chaussure pour aller courir un trail en montagne. On ne lui demande pas les mêmes choses.

La chaussure « typée trail » aura plus d’accroche, sera plus résistante à l’abrasion, plus confortable, et offrira une protection des orteils avec son « pare pierre ». Ce qui en fera une paire plus robuste, mais plus lourde aussi.

La chaussure pour un 10 kilomètres sur route en compétition sera légère, et très dynamique, avec juste ce qu’il faut d’adhérence au sol.

Les compromis sont donc difficiles à faire dans ce domaine. Faire un semi ou un marathon avec une chaussure de trail est un véritable handicap. Et de la même façon que vous retrouver en « tout terrain » sous la pluie, avec une paire de running, va gâcher votre plaisir.

Le type d’utilisation

Lorsque vous allez acheter une nouvelle paire de chaussures de running, vous la destinez certainement (c’est souhaitable) à un usage particulier. C’est peut-être celle qui doit vous accompagner sur le marathon, ou cela peut-être une paire dédiée à vos entraînements.

Pour des compétitions sur route (du 5 km au semi-marathon), vous privilégierez une paire très légère on l’a dit, et cette paire pourra vous servir sur les séances de VMA sur la piste.

Pour un marathon, le besoin en amorti devient plus important, même si c’est aussi votre façon de courir qui doit vous protéger.

On peut enfin choisir un modèle uniquement pour faire des footings d’entraînement. Plus robuste et moins chères, elles permettent de préserver votre modèle de compétition.

Certes, cela peut faire 3 paires simultanément en service. Mais sachez que varier les modèles est un facteur favorable dans la prévention des blessures.

Le kilométrage

Votre kilométrage hebdomadaire est aussi un paramètre qui va orienter vers une gamme particulière. Si vous courrez 80 kilomètres par semaine, vous aurez besoin d’un produit plus sophistiqué et aussi plus résistant que si vous faites seulement 10 ou 15 kilomètres le week-end.

Il est donc important d’informer votre conseiller de vos habitudes en terme de fréquence et de volume d’entraînement.

Et si vous avez l’habitude de tourner avec plusieurs modèles, dites-le aussi.

Laçage des chaussures de running

Facteurs intrinsèques

Ensuite, il y a les éléments qui sont liés à vous et à votre morphologie. Et en premier lieu le fait que vous soyez un homme ou une femme !

Votre sexe

Il serait faux de penser qu’il n’y a que du marketing derrière ça. Un pied de femme est plus étroit qu’un pied d’homme, et les femmes sont en général d’un gabarit plus léger que leurs homologues masculins. Les modèles sont donc conçus en fonction de ces données anthropomorphiques.

Et sauf cas très particulier et très rares, il est donc préférable de vous orienter d’emblée vers le rayon qui vous concerne.

Votre poids

En général, le conseillé running qui vous accueil va évaluer votre gabarit dès le premier coup d’œil. Il sera assez poli pour ne pas vous en parler, mais il vous orientera tout de suite sur des modèles adaptés à votre poids.

En effet, chaque modèle à une conception et une densité de mousses qui le rend spécifique à une catégorie de coureurs.

Votre style de foulée

Le style de votre foulée va avoir de l’importance dans le choix d’une paire de running. Si vous pouvez venir avec une vidéo (de vous) sur votre Smartphone (vue de face, et vue de profil), c’est parfait. Sinon, beaucoup de magasins proposent de faire un test sur tapis roulant. Il permettra d’apprécier votre façon de courir, et dans un premier temps :

  • votre cycle de jambe (de cycle arrière à cycle avant),
  • le retour de votre jambe libre (le pied plus ou moins haut)
  • la flexion du genou de la jambe d’appui,
  • dans quelle mesure vous utilisez votre pied comme un ressort.
  • Le temps de contact au sol

Avec un cycle avant, un retour dynamique de la jambe libre et peu de flexion du genou, vous serez dans le cas d’une foulée dite « aérienne », en général plus efficace.

En revanche, avec une foulée « rasante », un long temps de contact au sol et une flexion du genou, vous serez dans le cas d’une foulée dite « terrienne », plus économique.

Votre pose d’appui au sol

Et puis il y a le fameux débat de la manière « d’attaquer » le sol (ce qui n’est qu’une partie de l’analyse de la foulée) :

  • soit une « attaque talon » prédominante
  • soit une attaque en « médio-pied », c’est à dire à plat (assez rare)
  • soit une attaque « sur l’avant pied »

Inutile par exemple de proposer des chaussures avec système de gel ou d’air sous le talon quand l’athlète ne pose quasiment pas le talon !

 

 

Anatomie et fonctionnement du pied

Pour complexifier le tout, chacun à une anatomie de pied différente.

La forme du pied peut être large ou étroit, et la courbure de la voute plantaire influence la façon de dérouler le pied lors de l’appui.

  • La majorité d’entre nous (75%) ont un pied universel (ou neutre), c’est à dire légèrement pronateur.
  • Viennent ensuite ceux qui ont un pied plat et « hyper-pronateur » (ils sont 20 %).
  • Et enfin, plus rares, ceux qui ont un pied creux, supinateur (environ 5%).

Beaucoup de modèles proposent aux pronateurs des semelles « bi-densité » pour éviter d’accentuer le phénomène. C’est à tester, mais la tendance est actuellement à préférer les modèles « universels ». Car sachez que la pronation n’est pas une maladie, et que c’est seulement dans des cas pathologiques qu’il faut faire appel à un podologue pour étudier la nécessité de faire des semelles orthopédiques.

Antécédents en terme de blessures

Quand on parle de blessure, on va tôt ou tard entendre parler de chaussures minimalistes. Ces chaussures sont caractérisées par un faible drop (la pente entre l’avant et l’arrière de la chaussure), et une semelle de faible épaisseur et sans structure de soutien de la voute plantaire. Le summum étant les « five Fingers » de Vibram, qui ne proposent qu’un peu de caoutchouc pour vous protéger !

C’est vrai que les chaussures traditionnelles, avec du drop et des structures de soutien, rendent le pied fainéant, sur le long terme.

Mais si vous courez avec du « traditionnel » depuis des années, que vous n’avez pas de blessures, et que vos performances vous conviennent, alors vous n’avez aucune raison de passer au minimalisme.

La question du minimalisme se pose si vous avez des blessures à répétition, ou bien si vous voulez tenter d’améliorer vos performances par ce biais. Mais attention, la transition entre le classique et le minimalisme doit se faire sur une période de 8 à 12 mois.

D’un autre côté, beaucoup de coureurs ont été sauvés des blessures en prenant le chemin inverse : le maximalisme ! Un drop qui peut être faible, mais en revanche un maximum de semelle et d’amorti, comme le propose la marque Hoka One One.

Philosophie

Alors le choix en minimaliste ou maximaliste est fonction de votre histoire, de vos antécédents médicaux, de vos lectures et de vos rencontres.

Le minimalisme est sans doute protecteur, à condition de commencer jeune, ou de prendre son temps pour faire la transition. Mais pas certain que ce soit un facteur de performance.

Comme les modèles « traditionnels », le maximalisme apporte beaucoup de confort, mais peut rendre votre pied fainéant sur le long terme, et générer des blessures d’après les partisans du minimalisme…

Confort d’accueil

On a parlé beaucoup de technique jusqu’à maintenant. Mais le confort est forcement important quand on va faire 800 ou 1000 km avec ses running. Et nous avons chacun nos fragilités. Lorsque vous allez glisser le pied dans un nouveau modèle, il ne doit y avoir aucune gêne. S’il y a une couture gênante, ou un Alus Valgus en conflit avec la chaussure, il faut chercher un autre modèle. Il est illusoire de penser que vous allez vous y adapter.

De la même façon, vos orteils doivent pouvoir bouger un minimum. L’espace disponible à l’avant de la chaussure (la « Toe box » ou « boite à orteils ») est différente suivant les marques et les modèles. Demandez conseil !

De liberté de pied

Avoir un pied libre ne consiste pas à laisser le pied se balader dans la chaussure. C’est plutôt avoir une chaussure qui respecte les mouvements naturels du pied lors de la course (en flexion ou en torsion). Cela va dans le sens de la prévention des blessures et de l’efficacité de la foulée, et à l’encontre du contrôle (pronation ou supination). Concernant le contrôle, il est de plus en plus admis que la grande majorité des coureurs n’en ont pas besoin. Et si la pronation, supination, longueurs de jambes et autres problèmes deviennent pathologiques, alors c’est au podologue de proposer une semelle correctrice adaptée, et non au fabriquant de chaussure !

Gouts en terme de sensation et de dynamisme

Et puis, parmi tous ces critères contraignants, vous avez quand même votre libre arbitre ! Ceux qui ont « du pied » peuvent préférer des modèles dynamiques qui répondent bien. Et d’autres en revanche préfèrent bénéficier d’un maximum de confort.

Une infinie variété

La combinaison de tous ces paramètres génère donc des besoins individuels d’une infinie variété. Mais heureusement, les marques sont nombreuses et les modèles de plus en plus spécifiques.

Une offre adaptée

Les pratiques se sont diversifiées, et nous n’acceptons plus la blessure comme une fatalité. Et les marques on bien compris ces nouveaux besoins des consommateurs / coureurs, et ils proposent de larges gammes.

Certains se sont spécialisés sur des niches, avec des spécificités que leurs sont propres :

Votre chaussure idéal existe t-elle ?

LA chaussure idéale n’existe donc pas, compte tenu du large panel de spécificités de foulées et de pratiques. Mais VOTRE chaussure idéal existe belle et bien ! A vous de prospecter et de la dénicher !

Quand vous l’aurez trouvé, voici quelques astuces à connaître afin de profiter au mieux de votre achat :

  • choisir au moins ½ pointure supplémentaire par rapport à votre pointure habituelle. Ceci afin de laisser au pied la place de gonfler pendant l’effort. Pour le trail, ça peut aller jusqu’à une pointure en plus, pour éviter aux orteils de taper au fond de la chaussure.
  • Les mousses amortissantes de la semelle peuvent mettre 24 à 48 heures pour reprendre leur forme initiale. Tourner avec 2 paires permet donc de prolonger leur durée de vie.
  • Rodez vos chaussures en douceur afin d’éviter ampoules et échauffements. (Voir mon article « Le rodage de vos chaussures de running»)
  • Achetez votre paire au début d’une préparation marathon (ou d’une préparation trail) car porter des chaussures presque neuves lors d’une course est une erreur qui peut couter très cher ! (voir mon guide 20 clés pour réussir votre course)

Aller, bon courage. Votre paire de running idéale vous attend quelque part !!! Et certainement plutôt chez un spécialiste que dans une grande surface de sport…

Et quand vous l’aurez trouvé, achetez-en 2 paires !

>>> En bonus, voici ma fiche à imprimer et à compléter avant de vous rendre dans votre magasin préféré :

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6 Replies to “La chaussure de running idéale ?!

  1. Bonjour Sylvain,

    Je crois que c’est le meilleur article sur le sujet que j’ai pu lire jusqu’ici. Merci.

    Dans mon programme pour l’année 2019 j’ai prévu de faire un semi (qui s’inscrit dans le plan d’entrainement du marathon), un marathon et un trail court. Je vais donc utiliser une même paire pour le semi et le marathon et une paire différente pour le trail. Faut-il que les 2 paires aient sensiblement le même drop ? (je pense que oui ceci afin de réduire le risque de blessures)

    Alex

    1. Merci Alex ! Je pense que oui, c’est du bon sens. Après, tu n’es pas à +/- 2 mm.
      Pour le trail court, il faut bien étudier la spécificité du parcours, car bien souvent (hors montagne, boue et pierriers) l’achat de chaussures de trail n’est pas indispensable. Sur les parcours peu vallonnés et sur sentiers, il est préférable de garder l’agilité et la légèreté d’une paire de running.

  2. Excellent article! Je suis justement à la recherche d’une nouvelle paire de chaussure qui soit VRAIMENT adaptée à mon pied et à ma foulée. De ce que j’ai pu lire sur les différentes types de foulées, je me positionne sur : pronateur / aérien. Votre article semble confirmer ce que je pensais et me conforte dans ma décision de me rendre dans un magasin spécialisé avec mes chaussures pour trouver la paire qui me conviendra le mieux.

  3. Bonjour,
    J’ai vu dans une de t’es vidéo youtube une pair de bandi de chez Hoka. Quel est ton point de vu sur cette chaussures. J’ai bien envie de les tester. Merci

    1. Bonjour,
      Ce n’est pas une chaussure pour la perf, mais elle est très confortable. Le faible drop encourage à avoir une foulée à dominante avant-pied. Et elle sont assez légère ! Moi j’adore, mais il est important d’essayer, et de te faire conseiller par un spécialiste, car elles ne sont pas indiquées pour tous les types de coureurs.

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